Danse

Umwandlung (Métamorphose)

Anne Martin

Création entre danse et dessin, Umwandlung déroule le fil d’une vie passée à danser. Accompagnée au graphite et en direct lors du processus de création par un dessinateur en 2021, Anne Martin qui fut danseuse auprès de Pina Bausch, déploie sur scène une irrésistible force vitale.

À 68 ans, que reste-t-il de l’intensité des années passées ? Des danses, des musiques, ou des amours ? Traversée toute sa vie par une force intérieure, Anne Martin ressent le besoin de pousser l’interrogation à son paroxysme, jusqu’à se demander comment cette flamme la suivra jusqu’au dernier souffle, avec le renouvellement de toutes les cellules, avec la transformation de tout son être.

La chorégraphe, interprète de Pina Bausch pendant plus de dix ans, puise alors dans les sensations physiques et émotionnelles, pour mettre en jeu ce désir impétueux qui lui murmure de continuer à danser, encore et toujours, « ici et maintenant ». En costume bleu nuit, elle plonge dans un paysage de projections vidéo d’un dessin au graphite réalisé par un artiste lors des résidences de création en 2021. Tel ce croquis qui assombrit progressivement le long papier kraft posé au sol, Umwandlung déroule le fil d’une existence, d’une vie de danse.

Les 29 et 30 juin derniers, au Festival de Montpellier DanseUmwandlung a été créé. Il a ému, bouleversé parfois, surpris aussi, interpellé, fait frissonner et même pleurer. Il a également rappelé qu’Anne Martin est une interprète exceptionnelle ! Il a touché un public venu en nombre assister à cette création, et à laquelle la presse a rendu hommage :

« Comme saisie entre deux états. Elle apparaît alors dans une fragilité de l’instant,  ne sachant plus si elle contribue à un travail de mémoire ou si elle s’adonne à un (ré)apprentissage de la nouveauté. Cette dichotomie entre l’héritage de l’acquis et la curiosité de l’inconnu donne lieu à une pièce d’une apparente simplicité, mais à l’écriture précise qui nous immerge sans difficulté dans la quête intérieure de la chorégraphe, dont la seule présence est déjà magnétique… Les dessins (de Gilles Nicolas) laissent imaginer un paysage indéterminé, d’une époque passée ou à venir, ni dans l’optimisme ni dans la dystopie, comme l’illustration d’un état mental qui n’aurait pas besoin d’autre explication que celle du ressenti… » Peter Avondo, « Snobinart", 30 Juin 2023

« Anne Martin danse, le geste fluide, romantique et intime… ne parle pas en scène, et lie sa présence au sol et au temps, voire aux siècles.… Elle rend le temps élastique au possible… Après quoi elle semble se consumer dans les flammes d’un feu dont on entend le crépitement, allant vers la transe en tournoyant dans un mouvement répétitif, ses pieds ornant le sol d’empreintes de cendres. Elle est une femme en lutte, presque animale… {…} Certains jours, on pourrait donc l’imaginer rejoindre les rangs des écoféministes et néo-sorcières, alors qu’un autre jour elle déploierait peut-être une veine plus fragile ». Thomas Hahn, « Danser Canal Historique », 09/07/2023

« À l’autre extrémité de la danse, une autre septuagénaire porte un même flambeau dans une autre pièce également présentée à Montpellier Danse. Longs bras de libellule, plexus solaire interminable surmonté d’un port de tête pneumatique, Anne Martin a passé douze ans de carrière chez Pina Bausch ». Ève Beauvallet, « Libération », 04/07/2023

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Création, chorégraphie, danse : Anne Martin
Lumière : Rémi Nicolas
Costumes : Julia von Leliwa
Son : Thibault Cohade
Technicien son vidéo : Xavier Boyer

Durée : 45 min.